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Top Dix 2015

A LA POURSUITE DE DEMAIN, Brad Bird

 

Free vole

 

Sous des airs futuristes, "A la poursuite de demain" est franchement dépassé. C'est un désert d'inventivité, un film facile. Brad Bird qui a commencé en maitre de l'animation, signe peut-être sa première œuvre enfantine. Car ce film "live" est extrêmement puéril dans toute sa dimension.
L'introduction est peut-être le summum de cette resucée; reprise par un épilogue faussement astucieux. Mais une fois cette inepte présentation passée, le film ne commence pas si mal. Les trois premiers quarts-d'heure sont plutôt efficaces d'un point de vue narratif. Le postulat de départ est aberrant, on nous embarque de force dans ce haut-lieu des fantasques. On attend un certain raisonnement qui amène de la cohérence à tout cela, en vain.
Au moment où le film doit décoller, il explose en vole. Plutôt que de résoudre les pans de mystères jetés en intro, le film surenchérit les cascades, au détriment de l'intrigue. Le scénario tombe bien bas dans la stupidité et dans les clichés de l'aventure SF, c'est ridiculement manichéen (pathétique Hugh Laurie). Qui plus-est, le visuel et le travail sur l'univers sont au même niveau de pauvreté que la narration.
Très personnellement, à de nombreuses reprises j'avais l'impression de trouver le Coruscant de "L'attaque des clones". Le son et l'image sont très proche de l'atmosphère Star Wars. C'est pas innovant et c'est fatiguant.
Plus on avance dans le film, plus il digresse dans l'esbroufe et moins l'histoire n'a de sens. "A la poursuite de demain" atteint un niveau de futilité navrant et ressemble aux plus indignes films d'aventure familiaux.
Côté casting; Clooney fait le job, on n'en rajoute pas une couche sur Dr House, mais ce Brad Brid a le mérite de révéler deux jeunes actrices; Britt Robertson (Casey) et Raffey Cassidy (Athena) sont respectivement incroyables de vivacité et de maturité.
En somme la seule bonne idée du film est dans sa toute première image, la page publicitaire Disney et son château modernisé pour la circonstance.

 

par Dexter Bauer

 

Improbabe duel

FLOP

TOP

Ryan Reynolds & Gemma Arterton - The Voices

THE VOICES, Marjane Satrapi

 

Follement drôle

 

On ne l'attendait pas forcement ici, et pourtant Marjane Satrapi frappe un grand dans le genre de la comédie horrifique. The Voices répond pleinement à ces deux univers et les tresse avec brio. Le film met autant mal à l'aise qu'il rend euphorique.

Il y a une vraie angoisse et un profond mal-être qui transparaissent du personnage de Ryan Reynolds. L'acteur est stupéfiant. Il creuse admirablement le vide dans lequel tourbillonne Jerry. Son regard est profondément perdu, ce qui a du sens car il n'a clairement aucun point de repère. Un père violent, un drame familial, bref une enfance terrible. Ce postulat aurait pu être pathos et moralisateur, ou ronfler sur du déjà-vu, mais The Voices est à la fois plus profond et plus léger que cela.
Le récit ne tombe jamais dans la fatalité mais démontre la tournure catastrophique d'une histoire de vie. C'est avant tout la solitude extrême dans laquelle se retrouve Jerry qui le rend complètement fou. La réaction de sa psy finit par être très juste. Il y a une part de névrose qui sommeil en chacun de nous. Tombent dans la folie absolue ceux qui ne peuvent partager leur tourments. C'est exactement ce qui arrive au personnage de Ryan Reynolds. Ses animaux sont sa seule vraie compagnie, il n'y a qu'eux pour l'écouter...et lui parler. Ça provoque évidement un grand déséquilibre mental en lui. Ce portrait d'une tristesse immense est franchement déroutant. On se retrouve en empathie pour ce sociopathe. Jerry est touchant dans sa volonté maladroite (ou plutôt, besoin) de tisser des liens. C'est en créant cette absence que le film devient une véritable ode à la vie et aux relations humaines.

Le travail visuel sur le côté trash du récit fonctionne très bien, il en est de même pour le son qui guide précisément cette ballade dans l'ambiguïté. L'imagerie figure très bien ce mélange de gore et de burlesque. L'univers de Jerry (bowling, voiture, forêt...) est sombre, inquiétant et répugnant. Son dernier bastion de vie c'est son travail. Ici tout est rose, souriant, et dansant. La technicolor édulcorée et la musique délurée accentuent le délire ahurissant du récit. Le kistch atteint des sommets jouissifs. Le générique de fin est aussi dingue que Wrong Cops dans sa façon de suspendre l'absurdité tendue tout au long du film.

The Voices est le parfait dosage entre effroi et fantaisie délirante. C'est en quelque sorte une introspection sous deux aspects, celui interne du malade qui ne voit que la bonté de la vie, et celui extérieur qui est la réponse objective (et atroce) à cette psychanalyse. Une histoire de vie profondément désastreuse qui paradoxalement transpire le bonheur.
Au passage, Gemma Arterton et Anna Kendrick sont d'une beauté enivrante.

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par Dexter Bauer

 

Britt Robertson - A la poursuite de demain

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